Je m’appelle Charlotte, j’ai 32 ans, et je vis à Lyon, la ville qui, pour moi, a toujours eu une odeur de beurre fondu et d’oignons qui dorent dans la poêle. C’est ici que j’ai appris à aimer la cuisine — pas dans les grandes écoles, non, mais dans une petite cuisine aux murs couleur crème, avec un vieux tablier tâché de sauce tomate.
Je ne suis pas née avec un talent particulier pour la cuisine. Au contraire, mes débuts ont été… disons, pleins d’expériences ! Je me souviens encore de ma première quiche lorraine : j’avais oublié de précuire la pâte, et tout le fond était détrempé. J’étais prête à tout jeter à la poubelle, mais ma meilleure amie a éclaté de rire et m’a dit : « C’est le goût de l’apprentissage ! » Depuis ce jour-là, j’ai arrêté d’avoir peur de rater.
Mon plus beau souvenir reste le jour où j’ai cuisiné pour ma grand-mère Louise. C’était un dimanche d’hiver, et j’avais décidé de lui préparer son plat préféré : un boeuf bourguignon mijoté pendant des heures. J’ai passé la journée à surveiller la cocotte, à goûter, à douter… et quand elle a pris sa première bouchée, elle a levé les yeux vers moi et m’a simplement dit : « Tu as mis ton cœur dans ce plat. » Je crois que c’est ce jour-là que j’ai compris que la cuisine, c’est avant tout une histoire d’amour — pour les autres, mais aussi pour soi.
Aujourd’hui, je partage ma vie avec mon compagnon et notre chat, Pistache, qui a une passion dévorante pour le fromage (littéralement). Le soir, quand je rentre du travail, j’aime ouvrir un livre de recettes, sentir l’odeur du thym et du beurre, et me laisser inspirer. Parfois, je prépare de simples œufs brouillés avec un peu d’herbes fraîches ; d’autres soirs, je me lance dans un dessert ambitieux, comme une tarte Tatin qui caramélise lentement au four.

J’aime dire que la cuisine, c’est une conversation : entre les ingrédients, entre les générations, entre le passé et le présent. Quand je prépare un plat, j’ai souvent l’impression de parler avec toutes les femmes de ma famille — celles qui m’ont transmis le goût du fait maison, même sans le savoir.
Mon rêve, aujourd’hui, c’est d’ouvrir un petit atelier de cuisine pour débutantes, ici à Lyon. Un lieu simple et chaleureux, avec une grande table en bois, des rires, et des tabliers accrochés aux murs. J’aimerais que les femmes qui n’osent pas encore se lancer puissent venir, toucher, goûter, se tromper, recommencer — et surtout, repartir fières d’elles.
Parce que la vérité, c’est que personne ne naît chef. On le devient en essayant, en se brûlant parfois, en recommençant toujours. Et je crois sincèrement qu’un plat imparfait mais fait avec le cœur vaut mille recettes copiées sans passion.
Alors, si vous lisez ces mots en hésitant à allumer votre four ou à sortir votre poêle, je vous dis : allez-y. Ne cherchez pas la perfection. Cherchez le plaisir, le sourire, l’odeur du beurre qui chante dans la poêle. C’est là que tout commence.